Portrait (a text of Eric Chevillard trnslated by Vadim Bystritski)

Our faces have come out fairly well, except for a hypotrophically developed feature here, like an exaggerated family trait, a nasty lesson of life there, or else an unfortunate consequence of age; nevertheless, it happens every now and then that a photo, impartial like daylight itslef, shows us a face to which we aspire, a showpiece of harmony and beauty, mixing tenderness and resolution, a thing to become our official portrait, a ceaselessly duplicated and endlessly prolifirated model, decorating every palace of our tyrany.

Nous avons de braves bonnes têtes plus ou moins bien finies — ici, affligées d’une légère hypertrophie, d’un trait de famille excessiement accentué ; là, du souvenir d’un mauvais coup ou d’un malencontreux effet de l’âge — et portant, il arrive qu’une photographie, aussi objective par principe que la lumière même, nous rende le visage auquel nous prétendons, modèle d’harmonie, de beauté, de douceur et de résolution mêlées — qui sera notre portrait officiel, infiniment dupliqué et reproduit dans tous les palais de notre dictature.